Stones / Cailloux

Recherche autour de la production de matières sonores à partir de vues de microscope polarisant de roches. Que cela nous dit-il sur la traduction en musique ?

Une curiosité sur comment l’organisation naturelle d’une roche reproduite en espace sonore se comporte. Chaque composé de cette roche sonne à sa fréquence de résonance propre, l’intensité dépend de sa taille, sa spatialisation fixée par la géographie de l’échantillon. Un Echantillon de granit par exemple, composé de mika, feldspath et de quartz.

La beauté  naturelle de cette polyphonie complexe interroge sur le système harmonique simplifié que nous employons dans la musique produite par ordinateur ou les synthétiseurs modernes. Il n’y a pas de microtonalité car chaque instrument virtuel sonne parfaitement juste sans variation dans le temps et ni d’intensité. Il s’agit d’explorer ce qui nous environne pour remettre le réel et la matière au centre de la création musicale dans une société de plus en plus dématérialisée et mondialisée.

Comment fabriquer des instruments à partir du réel et de ces motifs ? Comment donner une perception sonore à une société du tout visuel ? Comment intégrer la musique à son écosystème pour retrouver une forme d’endémisme et une pluralité ?

Landscape / Paysage

Recherche autour du paysage, sons dans les montagnes, cornes de brume, concert dans une combe, un cirque, écho, le paysage comme corps résonnant. Le coup de tonnerre, un phénomène capable de faire sonner les montagnes. “Au nord de la norvège, un immense bateau fait sonner sa corne de brume. Le son vient se réfléchir sur les parois abruptes du fjord. Tout vibre, tout résonne, tout ondule, un long moment aux 4 coins du paysage, on aurait pu déterminer la position de chaque montagne les yeux fermés”. Un concert où les éléments sonores seraient placés dans le paysage comme on utilise la réverbération d’une église et le public au milieu. Un enjeu technique de fournir assez de puissance acoustique pour faire “vibrer” le lieu. Determiner les fréquences de résonance du lieu afin de les utiliser comme vecteur de transmission du son. Utiliser des cornes de brume à l’unisson.

La vibration acoustique perturbée par le milieu. Le milieu devient un filtre complexe qui modifie le signal dans le temps, l’espace et sa composition timbrale. Phénomène imprévisible, le vent s’y mêle, impossible à prévoir, impossible à reproduire, ou à simuler. le field recording, capter son environnement, et l’écouter différemment. Faire sonner les montagnes, rebondir sur les falaises, résonner une grotte, transformer une infrastructure en béton en instrument.

En 1982, l’artiste Bill Fontana monte une installation sonore monumentale Landscape Sculpture with Fog Horns dans la baie de San Fransisco. 8 cornes de brume éparpillées dans le paysage diffusent en direct pendant que le public installé sur le front de mer à Fort Mason écoute l’oeuvre en continu. Cette installation étonne par l’échelle d’intervention de l’artiste.

Acoustic

Considérer l’acoustique comme un domaine d’expression. La richesse de l’expérimentation en situation réelle qu’aucune simulation ne peut replacer. Sites acoustiques remarquables, comment en construire ? Traitement acoustique actif comme outil de création, installation multicanale et immersive pour aider le public à rentrer dans les oeuvres et la musique.

Unheard Sounds / l’inaudible

ondes electromagnetiques, capter l’invisible, ultrasons, microphone contact, hydrophones et sons sous-marins. Les ondes qui nous environnent mais qu’on ne peut pas percevoir, soit la longueur d’onde est trop faible ELF/ULF(phénomènes naturels : aurores boréales, orages magnétiques), soit trop élevée UHF/SHF (wifi, téléphone) ou les cris de localisation des chauves-souris. Que se cache t-il derrière ses sons que l’on entend pas, quels motifs, quels matières sonores ? on est souvent étonné par la densité des ondes qui nous entourent issus le plus souvent de l’activité humaine. Elles reflètent encore une fois l’activité humaine et les pollutions qu’elle engendre. Finalement. N’y a t-il pas quelque chose à penser autour de la pollution qui nous est cachée à nous même mais très probablement perçue par d’autres espèces animales ?